Salut à tous!
Oui, c'est vrai, j'ai pris un peu (beaucoup?) de retard...
Tout d'abord, merci à Caramie talentueuse illustratrice dont vous avez sans doute pu admirer l'engagement artistique. Je vous invite à aller visiter son blog : http://caramie.cowblog.fr/
Voilà donc le deuxième chapitre. A sa lecture, certains se diront peut-être : diantre, fichtre, sacrebleu, mais où est le rapport avec le début? Et bien patience, chers lecteur : vous serez éclairés sous peu...
Chapitre 2 : Meurtre et cacahuètes
Pourquoi fallait-il toujours que les journées entamées dans
l'insouciance et la sérénité se terminent pour Duncan dans un état
de fureur et d'exaspération? Assis en bout de table, le président
était assailli de toutes parts par des sources d'agacement. A
commencer par cette pluie drue et vigoureuse mêlée de grêle qui
tambourinait de façon aussi assourdissante que déplaisante sur
l'immense baie vitrée surplombant la salle du conseil. Un autre
élément pour le moins irritant était la moue désapprobatrice
qu'il pouvait lire sur les visages des ministres présents autour de
la table, ces mêmes ministres qui avaient jugé opportun de le
réveiller en plein milieu de sa sieste dominicale. Enfin et pour
couronner le tout, le grand Duncan Hodgson, puissant parmi les
puissants, venait de se brûler misérablement la langue en avalant
trop vite le contenu de la minuscule tasse de l'immonde café que lui
avait apportée le domestique du palais présidentiel. Bref, il était
de fort méchante humeur...
Le premier à prendre la parole fut Michael Rose, ministre de
l'Intérieur falot et incompétent :
- Franchement, les gars, vous n'allez quand même pas laisser
ces pseudo-révolutionnaires ridicules vous saper le moral! S'ils
devaient vraiment représenter un danger, il suffirait d'envoyer
l'armée, et puis voilà...
Duncan n'arrivait pas à cerner si ce qui lui déplaisait le plus
chez Michael était sa façon de prendre tous les problèmes
par-dessus la jambe ou son langage décontracté peu en phase avec
tout le décorum qui prévalait au sein du gouvernement. Toutefois,
il était trop exaspéré pour répondre, et ce fut le Premier
ministre qui s'en chargea :
- Une fois de plus, Michael, vous faites preuve d'une
déplorable irresponsabilité qui pourrait nous coûter très cher.
Ce n'est plus un secret pour personne : les actes revendicateurs se
font de plus en plus fréquents et violents. Il y a deux heures à
peine, et c'est la cause de votre présence ici, notre collègue du
département militaire a été abattu froidement alors qu'il sortait
de chez lui. C'est le troisième attentat depuis le début du mois et
cette fois-ci, un homme est mort. Sauf votre respect, monsieur le
président, je commence à croire que la seule solution est de
décréter l'état d'urgence...
Le fait d'entendre prononcé son titre tira soudainement Duncan
de la torpeur dans laquelle il glissait peu à peu, ce qui ne fit
qu'accentuer son état d'énervement :
- Que voulez-vous que je vous dise, Edgar? Je suis le
président, ce n'est pas à moi de prendre les décisions. Faites
votre boulot et envoyez l'armée s'il le faut, mais arrangez-vous au
moins pour que cette réunion ne s'éternise pas : il me serait
agréable de pouvoir passer au moins une heure ou deux en famille
pour le soir de Noël.
Quelque peu déstabilisé par cette réponse, Edgar jeta un
rapide coup d'oeil autour de la table pour s'assurer qu'il n'était
pas le seul à être désemparé par cette situation, et fut dans une
certaine mesure soulagé de constater que tout le monde -mis à part
Michael, trop occupé à ouvrir un emballage de cacahuètes
récalcitrant- semblait vouloir rejeter la responsabilité d'un choix
sur une tierce personne.
C'est alors qu'une violente déflagration retentit, suivie peu
après par un déferlement d'éclats de verre, lui-même précédant
le claquement sourd provoqué par l'ouverture soudaine du paquet de
cacahuètes qui répandit lamentablement son contenu sur le sol de
marbre...
NB : je rappelle aux distraits que pour une raison obscure, vos commentaires ne sont pris en compte que s'ils sont accompagnés d'une adresse mail (réelle ou factice) dans le champ ad hoc. Merci :)